16/02/2016
Le gang d'Erdogan
On connaît tous la Camorra, la mafia russe, les yakuzas japonais et d’autres groupes mafieux. On connaît moins le Gang d’Erdogan : le président turc flanqué de ses commissaires européens. La machine est bien huilée, la manœuvre passe inaperçue.
En tant que candidate à l’Union européenne, la Turquie perçoit des subventions de l’Union européenne. Entre 2002 et 2006, cette aide s’est élevée à 1,249 milliard d’euros.
Pour la période 2007-2013, la dotation a été généreusement revalorisée pour atteindre 4,9 milliards d’euros.
Le même montant est prévu pour la période 2014-2020. Sauf que personne ne croit à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Alors pourquoi continuer à financer son adhésion ? Que se passera-t-il si ce jeu de dupe dure cent ans ? Les contribuables européens auront transféré 100 milliards d’euros à la Turquie sans aucune contrepartie.
Le processus d’adhésion de la Turquie a en effet débuté en 1999, il y a déjà dix-sept ans. Sur les trente-cinq chapitres à négocier pour l’adhésion, un seul a abouti. Un seul dossier en dix-sept années ! Combien de temps pour les trente-quatre restants ? Et combien de dizaines de milliards en attendant que les négociations s’achèvent ?
Le statut de candidat éternel est une belle affaire : elle génère des milliards pour la Turquie mais l’exonère des contraintes liées au statut d’État membre.
Or, personne ne croit à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne. Même les Turcs n’en veulent pas et les plus béats des Européens admettent qu’elle devient de moins en moins probable. Comment en effet accepter un État qui ne reconnaît même pas un membre de l’Union européenne (Chypre) ? Comment accepter un État classé 149e sur 180 pour la liberté de presse par Reporters sans Frontières ? Pour moins que cela, Bruxelles a ouvert une procédure de « sauvegarde de l’État de droit et des valeurs européennes » à l’encontre du gouvernement polonais. Il faut dire que Varsovie (classée 18e sur 180 par Reporters sans Frontières) a eu la mauvaise idée de modifier le mode de nomination des présidents des chaînes de télé et radios publiques. Un crime aux yeux de Bruxelles. Pendant ce temps, Erdogan condamne des journalistes à la prison à vie sans que l’UE ne songe même à suspendre le versement des milliards au titre d’une candidature qui s’éternise et qui n’aboutira probablement jamais.
Cette situation absurde n’est pas propre au processus d’adhésion. Dès qu’il s’agit de la Turquie, l’argent des Européens coule à flot. Ainsi, en octobre 2015, Mme Merkel avait offert à la Turquie un chèque de 3 milliards d’euros afin qu’elle maintienne les migrants chez elle. Résultat : le nombre de migrants arrivés sur les côtes européennes a explosé. D’après l’Organisation internationale pour les migrants (OIM), 45 000 migrants sont arrivés en Grèce via la Turquie en janvier 2016, soit 21 fois plus que les 1 500 enregistrés en janvier 2015. Et c’est la Grèce qui est menacée de sanction par l’Europe. La Turquie s’empare du magot et c’est la Grèce qui se fait tancer. Dans l’histoire du crime, rarement un casse aura été mené avec autant de brio.
SOURCE www.causeur.fr
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02/02/2016
Lettre ouverte à un soldat d'Allah
Prépare ta valise. Achète un billet. Change de Pays. Cesse d’être schizophrène. Tu ne le regretteras pas.
Ici, tu n’es pas en paix avec ton âme.
Tu te racles tout le temps la gorge. L’Occident n’est pas fait pour toi.
Ses valeurs t’agressent. Tu ne supportes pas la mixité. Ici, les filles sont libres. Elles ne cachent pas leurs cheveux. Elles portent des jupes. Elles se maquillent dans le métro. Elles courent dans les parcs. Elles boivent du whisky. Ici, on ne coupe pas la main au voleur. On ne lapide pas les femmes adultères. La polygamie est interdite. C’est la justice qui le dit. C’est la démocratie qui le fait. Ce sont les citoyens qui votent les lois. L’État est un navire que pilote le peuple. Ce n’est pas Allah qui en tient le gouvernail.
Tu pries beaucoup. Tu tapes trop ta tête contre le tapis. C’est quoi cette tache noire que tu as sur le front ? Tu pousses la piété jusqu’au fanatisme. Des poils ont mangé ton menton. Tu fréquentes souvent la mosquée. Tu lis des livres dangereux. Tu regardes des vidéos suspectes. Il y a trop de violence dans ton regard. Il y a trop d’aigreur dans tes mots. Ton cœur est un caillou. Tu ne sens plus les choses. On t’a lessivé le cerveau. Ton visage est froid. Tes mâchoires sont acérées. Tes bras sont prêts à frapper. Calme-toi. La violence ne résout pas les problèmes.
Je sais d’où tu viens. Tu habites trop dans le passé. Sors et affronte le présent. Accroche-toi à l’avenir. On ne vit qu’une fois. Pourquoi offrir sa jeunesse à la perdition? Pourquoi cracher sur le visage de la beauté?
Je sais qui tu es. Tu es l’homme du ressentiment. La vérité est amère. Elle fait souvent gerber les imbéciles. Mais aujourd’hui j’ai envie de te la dire. Quitte à faire saigner tes yeux.
Ouvre grand tes tympans. J’ai des choses à te raconter. Tu n’as rien inventé. Tu n’as rien édifié. Tu n’as rien apporté à la civilisation du monde. On t’a tout donné : lumière, papier, pantalon, avion, auto, ordinateur… C’est pour ça que tu es vexé. La rancœur te ronge les tripes.
Gonfle tes poumons. Respire. La civilisation est une œuvre collective. Il n’y a pas de surhomme ni de sous-homme. Tous égaux devant les mystères de la vie. Tous misérables devant les catastrophes. On ne peut pas habiter la haine longtemps. Elle enfante des cadavres et du sang.
Questionne les morts. Fouille dans les ruines. Décortique les manuscrits. Tu es en retard de plusieurs révolutions.
Tu ne cesses d’évoquer l’âge d’or de l’islam. Tu parles du chiffre zéro que tes ancêtres auraient inventé. Tu parles des philosophes grecs qu’ils auraient traduits. Tu parles de l’astronomie et des maths qu’ils auraient révolutionnées. Tant de mythes fondés sur l’approximation.
Arrête de berner le monde.
Tes ancêtres ont aussi conquis des peuples. Ils ont colonisé les Berbères, les Kurdes, les Ouzbeks, les Coptes, les Phéniciens, les Perses… Ils ont décapité des hommes et violé des femmes. C’est avec le sabre et le coran qu’ils ont exterminé des cultures. En Afrique, ils étaient esclavagistes bien avant l’île de Gorée.
Pourquoi fais-tu cette tête ? Je ne fais que dérouler le fil tragique du récit. Tout est authentique. Tu n’as qu’à confronter les sources.
La terre est ronde comme une toupie, même s’il y a un hadith où il est écrit qu’elle est plate.
Tu aurais dû lire l’histoire de Galilée. Tu as beaucoup à apprendre de sa science.
Tu préfères el-Qaradawi. Tu aimes Abul Ala Maududi. Tu écoutes Tarik Ramadan. Change un peu de routine. Il y a des œuvres plus puissantes que les religions.
Essaie Dostoïevski. Ouvre Crime et châtiment. Joue Shakespeare. Ose Nietzche. Quand bien même avait-il annoncé la mort de Dieu, on a le droit de convier Allah au tribunal de la raison. Il jouera dans un vaudeville. Il fera du théâtre avec nous. On lui donnera un rôle à la hauteur de son message. Ses enfants sont fous. Ils commettent des carnages en son nom. On veut l’interroger. Il ne peut pas se dérober. Il doit apaiser ses textes.
Tu trouves que j’exagère ? Mais je suis libre de penser comme tu es libre de prier. J’ai le droit de blasphémer comme tu as le droit de t’agenouiller. Chacun sa Mecque et chacun ses repères.
Chacun son dieu et à chaque fidèle ses versets. Les prophètes se fustigent et la vérité n’est pas unique. Qui a raison et qui a tort ? Qui est sot et qui est lucide ? Le soleil est assez haut pour nous éclairer. La démocratie est assez vaste pour contenir nos folies.
On n’est pas en Arabie saoudite ni au Yémen. Ici, la religion d’État, c’est la liberté.
On peut dire ce qu’on pense et on peut rire du sacré comme du sacrilège. On doit laisser sa divinité sur le seuil de sa demeure. La croyance, c’est la foi et la foi est une flamme qu’on doit éteindre en public.
Dans ton pays d’origine, les chrétiens et les juifs rasent les cloisons. Les athées y sont chassés. Les apostats y sont massacrés.
Lorsque les soldats d’Allah ont tué les journalistes, tes frères ont explosé de joie. Ils ont brûlé des étendards et des bâtiments. Ils ont appelé au djihad. Ils ont promis à l’Occident des représailles. L’un d’eux a même prénommé son nouveau-né Kouachi.
Je ne comprends pas tes frères. Il y a trop de contradictions dans leur tête. Il y a trop de balles dans leurs mitraillettes. Ils regardent La Mecque, mais ils rêvent de Hollywood. Ils conduisent des Chrysler. Ils chaussent des Nike. Ils ont des IPhone. Ils bouffent des hamburgers. Ils aiment les marques américaines. Ils combattent « l’empire », mais ils ont un faible pour ses produits.
Et puis, arrête de m’appeler « frère ». On n’a ni la même mère, ni les mêmes repères. Tu t’es trop éloigné de moi. Tu as pris un chemin tordu. J’en ai assez de tes fourberies. J’ai trop enduré tes sottises. Nos liens se sont brisés. Je ne te fais plus confiance. Tu respires le chaos.
Tu es un enfant de la vengeance. Tu es en mission. Tu travailles pour le royaume d’Allah. La vie d’ici-bas ne t’intéresse pas. Tu es quelqu’un d’autre. Tu es un monstre. Je ne te saisis pas. Tu m’échappes.
Aujourd’hui tu es intégriste, demain tu seras terroriste.
Tu iras grossir les rangs de l’État Islamique.
Un jour, tu tueras des innocents.
Un autre, tu seras un martyr.
Puis tu seras en enfer. Les vierges ne viendront pas à ton chevet. Tu seras bouffé par les vers. Tu seras dévoré par les flammes. Tu seras noyé dans la rivière de vin qu’on t’a promise. Tu seras torturé par les démons de ta bêtise. Tu seras cendre. Tu seras poussière. Tu seras fiente. Tu seras salive. Tu seras honte. Tu seras chien. Tu seras rien. Tu seras misère.
Karim AKOUCHE sur http://www.causeur.fr/islam-daech-terrorisme-36313.html
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