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12/12/2006

Congrès de vermines nazislamistes

medium_634520_src_path.2.jpgLa conférence de Téhéran sur l’Holocauste, qui a réuni des révisionnistes du monde entier, a suscité des réactions indignées en Occident.

PROVOCATION, coup médiatique ou tactique Politique ? Le gotha des révisionnistes étrangers, qui nient l’existence du génocide des Juifs, s’est retrouvé hier dans un bâtiment officiel de Téhéran pour une conférence sur l’Holocauste patronnée par le ministère des Affaires étrangères. Venus de trente pays, une soixantaine de « chercheurs » – dont l’ancien membre du Ku Klux Klan David Duke et le Français Robert Faurisson – ont participé à la plus grande manifestation négationniste jamais organisée dans un pays musulman.
L’objectif affiché par Téhéran : apporter des réponses aux « questions sur l’Holocauste » posées par le président Mahmoud Ahmadinejad. En fait, il s’agit de contester une nouvelle fois la Shoah, de nier l’existence des chambres à gaz et de remettre en cause le chiffre de six millions de Juifs tués pendant la Seconde Guerre mondiale. Dans son discours d’ouverture, le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, n’y est pas allé de main morte : il a carrément comparé le sionisme au nazisme. Mais, pour lui, la conférence est une manifestation de la liberté d’expression qui règne en Iran : « Son principal but est de créer une opportunité pour les penseurs qui ne peuvent pas exprimer leurs opinions sur l’Holocauste librement en Europe », a-t-il dit.
Ce n’est pas la première fois que le président iranien, élu en juin 2005, conteste la réalité de la Shoah. L’Iran ne reconnaît pas Israël etMahmoud Ahmadinejad a déjà affirmé que le génocide des Juifs était un «mythe » inventé pour justifier la création d’Israël, un « prétexte » au développement du sionisme. Il a appelé à plusieurs reprises à « rayer Israël de la carte ». L’été dernier, le numéro un iranien s’est permis d’envoyer une lettre à la chancelière Angela Merkel, à qui il demandait d’affirmer que l’Holocauste était une création du «monde antigermanique ». Et, au début de l’année, l’Iran a répondu aux caricatures de Mahomet en organisant un concours international sur la Shoah à Téhéran.
À chaque fois, les provocations du pouvoir iranien sur Israël et les Juifs provoquent un véritable tollé dans le monde occidental. Ce qui n’empêche pas le président iranien de récidiver. Loin d’être des gaffes, ses insultes antisémites sont répétées et assumées. « Pourquoi ? Parce que c’est interdit. Ahmadinejad veut montrer qu’il n’a peur de personne et qu’il peut intervenir sur tous les grands sujets qui touchent le monde occidental, surtout au Moyen-Orient. C’est un moyen d’être pris au sérieux », explique Bernard Hourcade, spécialiste de l’Iran au CNRS. La méthode fonctionne. « Lorsque Khatami parlait du dialogue des civilisations, on ne le prenait pas en considération. Quand Ahmadinejad menace de détruire Israël, tout le monde a peur. Et, au niveau diplomatique, cela donne le plan Baker, qui prône le rapprochement entre Washington et Téhéran », poursuit le chercheur.
Les diatribes antisémites du président iranien n’ont guère d’effet à l’intérieur du pays. L’Iran accueille la plus grande communauté juive (25 000 personnes) du Moyen-Orient. « Les Iraniens ne sont pas antisémites, ils sont plutôt pro-israéliens. Ce genre d’idées concerne seulement 4 à 5 % de la population. Le reste a plutôt honte des positions de son président » confirme Bernard Hourcade.
Elles sont plutôt bien accueillies en revanche par certaines populations de la région – Syrie, Jordanie, Maghreb – où Ahmadinejad est souvent considéré comme un héros du monde musulman. Comme le soutien accordé au mouvement chiite libanais Hezbollah et au Hamas palestinien, la conférence sur l’Holocauste est un moyen, pour le président iranien, de tenter de prendre la tête du front du refus anti-israélien et anti-américain. Hier, les autorités iraniennes ont d’ailleurs accordé une aide de 250millions de dollars au gouvernement du premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh, issu du Hamas.
« Le plus grave, poursuit le chercheur au CNRS, n’est pas que des groupes minoritaires appellent à détruire Israël. C’est qu’aujourd’hui, l’Iran devient le chef de file des révisionnistes dumonde entier. Et il y a fort à craindre que les mouvements négationnistes étrangers, qui sont ostracisés dans leurs pays, soient un jour financés et aidés par Téhéran. » Le concours de caricatures sur la Shoah organisé en réponse aux dessins deMahomet avait attiré 1 193 dessins, provenant de 62 pays différents. L’exposition a été visitée par 9 millions de personnes à Téhéran… Et c’est un Français qui a gagné le concours