23/05/2006
Le Danemark sous la menace des nazislamiques
Danemark: Flemming Rose se sent dans la peau d'un condamné en sursis comme les douze caricaturistes danois, mais il ne regrette pas son initiative.
QUATRE MOIS après la tempête soulevée dans le monde musulman par les douze caricatures de Mahomet publiées dans le Jyllands-Posten, le rédacteur culturel du quotidien danois est toujours un homme traqué. A l'instar des douze caricaturistes, menacés de mort et surveillés nuit et jour par la police, Flemming Rose se sent dans la peau d'un condamné en sursis. Pour se faire oublier et échapper aux pressions encore trop fortes qui pèsent sur lui et sa famille, il envisagerait de s'exiler, pour un temps, aux Etats-Unis. Mis en congé par sa rédaction en février, Flemming Rose s'est rendu en Amérique pour participer à des débats sur cette affaire et écrire une série d'articles sur la société américaine. Même si l'affaire s'est apaisée, les menaces subsistent sur celui qui a invité, pendant l'été 2005, douze dessinateurs à faire des portraits du prophète, au nom de la liberté d'expression. Des amis qui craignent pour sa sécurité lui ont recommandé de s'exiler quelques mois outre-Atlantique. Mais le journaliste hésite encore. «Il ne s'agit pas uniquement de moi, mais de ma famille, de mon travail et d'un tas d'autres choses à régler.» Mercredi dernier, au terme des deux mois de silence imposé par sa direction, il n'a regretté qu'une chose : la situation difficile dans laquelle se trouvent les douze caricaturistes «obligés de se cacher», et qui connaissent «des difficultés pour travailler». «C'est ce qui me désole le plus», a-t-il confié à l'issue de la dernière série d'émissions sur cette crise, «Adam et Asmaa», diffusée par la chaîne nationale DR2 avec une présentatrice musulmane voilée, une première au Danemark, et un athée. Dans la peur perpétuelle d'être abattu Depuis plusieurs mois, les caricaturistes vivent dans la peur perpétuelle d'être abattus. «A chaque fois que l'on croit l'affaire terminée, de nouvelles menaces surgissent (récemment celles d'al-Qaida), et le sentiment d'angoisse vous reprend de nouveau», raconte l'un d'entre eux. «C'est dur psychologiquement. Il faut que cela cesse, que l'on retrouve une vie normale avec la famille, les amis, le travail, loin des projecteurs.» Malgré tout, Flemming Rose ne regrette pas son initiative. «Ces dessins n'enfreignent pas l'article de loi sur le racisme ni celui sur le blasphème. Le procureur général du royaume l'a affirmé», en rejetant les plaintes d'associations musulmanes, rappelle-t-il. «Les musulmans (3% de la population) doivent être traités sur le même pied d'égalité que les autres groupes au Danemark», martèle-t-il. Ne pas les caricaturer reviendrait à «leur accorder un traitement particulier, à les marginaliser, comme s'ils ne faisaient pas partie intégrante de notre communauté.» «Les musulmans dans ce pays bénéficient de droits qui sont de loin beaucoup plus respectés dans la société danoise que dans les pays musulmans», ajoute-t-il.10:10 | Lien permanent | Commentaires (0)
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