17/05/2007
Fatah, Hamas, deux factions, un seul dénominateur: l'islam!
Les affrontements entre factions palestiniennes rivales, qui risquent de sonner le glas du gouvernement d'union nationale, ont été particulièrement meurtriers hier.
LE SANG dégouline sur les marches de la morgue de l'hôpital Chifa, où s'entassent les victimes des combats de la journée. Les sirènes des ambulances hurlent parmi les rafales de mitrailleuses et les tirs d'armes lourdes annonçant l'arrivée d'une nouvelle moisson de tués. Les corps criblés de balles témoignent de la brutalité des affrontements. Rien ne semble pouvoir arrêter cette nouvelle spirale de violence entre islamistes du Hamas et nationalistes du Fatah à Gaza, alors que trois cessez-le-feu successifs en 72 heures ont échoué avant leur entrée en vigueur.
La famille de Maher Radi, un membre d'un service de sécurité fidèle au Fatah, tué d'une balle en plein coeur par un sniper du Hamas, embarque la dépouille de son fils. Refusant de faire le deuil tant qu'il n'aura pas été vengé, la famille ne dressera pas la traditionnelle tente de condoléances. « Nous sommes retournés à l'état sauvage. Peu importe si Gaza sombre dans la guerre civile. Nous allons trouver l'assassin et le tuer de nos mains », promet son cousin. Le frère du défunt, ivre de colère, frappe la voiture en implorant la vengeance.
« Qui peut arrêter cette folie ? »
Les médecins de l'hôpital Chifa avouent ne jamais avoir connu un tel niveau de violence entre Palestiniens à Gaza. « C'est ce que l'on dit à chaque fois. Mais chaque nouvelle irruption de violence est pire que la précédente », affirme un urgentiste. « Qui peut arrêter cette folie ? », s'interroge Jouma al-Saqa, chirurgien et porte-parole de l'établissement. «Personne ne respecte les accords de cessez-le-feu et on ne voit pas de solution politique pour sortir de l'engrenage. Le gouvernement d'union nationale était la dernière carte. Sa principale mission était d'arrêter les effusions de sang. Il a échoué. » Les combats d'hier entre factions ont fait 21 morts, portant le bilan à quarante tués en trois jours. Israël a, pour sa part, lancé une série de raids aériens meurtriers contre les islamistes.
Un climat de terreur règne sur Gaza, à feu et à sang depuis dimanche. Des tireurs embusqués sont déployés sur les toits des immeubles. Ils tirent à vue sur tout ce qui bouge. Des explosions de roquettes et des tirs de mortier font trembler la ville. Les rues sont désertes. Les écoles, universités, administrations et commerces ont fermé leurs portes. Les combattants encagoulés ont dressé des barrages sur les axes névralgiques, pour filtrer les allées et venues et interdire le passage aux militants de la faction adverse. Les combattants du Hamas ont pris d'assaut plusieurs immeubles habités par des dignitaires du Fatah, y mettant le feu.
Dans l'incident le plus meurtrier, hier, des combattants islamistes ont ouvert le feu par erreur à la roquette contre un véhicule de la sécurité préventive transportant cinq prisonniers du Hamas, qui ont été tués, ainsi que deux membres de la sécurité préventive.
« La situation va se dégrader »
Plus tôt, le Hamas avait lancé un assaut contre la maison du chef de la sécurité intérieure palestinienne, Rachid Abou Chabak, tuant quatre de ses gardes du corps. Le Fatah a accusé le Hamas d'avoir tenté d'assassiner Abou Chabak et d'avoir tiré sur la résidence du président Abbas, absent au moment de l'attaque. Dans la soirée, un responsable du gouvernement palestinien proche du Hamas a annoncé que des inconnus avaient tiré sur des gardes assurant la protection de la résidence du premier ministre, Ismaïl Haniyeh.
Les deux partis se rejettent la responsabilité des violences. « Le Fatah kidnappe et assassine les responsables et membres du Hamas », affirme Faouzi Barhoun, un porte-parole du mouvement islamiste. De son côté, le Fatah renvoie la faute au Hamas.
De nombreuses voix s'élèvent pour réclamer la dissolution du gouvernement d'union nationale. « Tous les indices montrent que la situation va se dégrader, parce que le Hamas tente un coup de force, lance Maher Mekdad, porte-parole du Fatah. Notre mouvement doit se retirer du gouvernement. » Plusieurs dirigeants du Fatah réclament au président Abbas l'instauration de l'état d'urgence. Cependant, les forces loyales au président n'ont pas les moyens de reprendre le contrôle des rues à Gaza. Et la dissolution du gouvernement risquerait d'entraîner l'effondrement de l'Autorité palestinienne. Hier soir, les affrontements se poursuivaient en dépit d'un quatrième cessez-le-feu.
La famille de Maher Radi, un membre d'un service de sécurité fidèle au Fatah, tué d'une balle en plein coeur par un sniper du Hamas, embarque la dépouille de son fils. Refusant de faire le deuil tant qu'il n'aura pas été vengé, la famille ne dressera pas la traditionnelle tente de condoléances. « Nous sommes retournés à l'état sauvage. Peu importe si Gaza sombre dans la guerre civile. Nous allons trouver l'assassin et le tuer de nos mains », promet son cousin. Le frère du défunt, ivre de colère, frappe la voiture en implorant la vengeance.
« Qui peut arrêter cette folie ? »
Les médecins de l'hôpital Chifa avouent ne jamais avoir connu un tel niveau de violence entre Palestiniens à Gaza. « C'est ce que l'on dit à chaque fois. Mais chaque nouvelle irruption de violence est pire que la précédente », affirme un urgentiste. « Qui peut arrêter cette folie ? », s'interroge Jouma al-Saqa, chirurgien et porte-parole de l'établissement. «Personne ne respecte les accords de cessez-le-feu et on ne voit pas de solution politique pour sortir de l'engrenage. Le gouvernement d'union nationale était la dernière carte. Sa principale mission était d'arrêter les effusions de sang. Il a échoué. » Les combats d'hier entre factions ont fait 21 morts, portant le bilan à quarante tués en trois jours. Israël a, pour sa part, lancé une série de raids aériens meurtriers contre les islamistes.
Un climat de terreur règne sur Gaza, à feu et à sang depuis dimanche. Des tireurs embusqués sont déployés sur les toits des immeubles. Ils tirent à vue sur tout ce qui bouge. Des explosions de roquettes et des tirs de mortier font trembler la ville. Les rues sont désertes. Les écoles, universités, administrations et commerces ont fermé leurs portes. Les combattants encagoulés ont dressé des barrages sur les axes névralgiques, pour filtrer les allées et venues et interdire le passage aux militants de la faction adverse. Les combattants du Hamas ont pris d'assaut plusieurs immeubles habités par des dignitaires du Fatah, y mettant le feu.
Dans l'incident le plus meurtrier, hier, des combattants islamistes ont ouvert le feu par erreur à la roquette contre un véhicule de la sécurité préventive transportant cinq prisonniers du Hamas, qui ont été tués, ainsi que deux membres de la sécurité préventive.
« La situation va se dégrader »
Plus tôt, le Hamas avait lancé un assaut contre la maison du chef de la sécurité intérieure palestinienne, Rachid Abou Chabak, tuant quatre de ses gardes du corps. Le Fatah a accusé le Hamas d'avoir tenté d'assassiner Abou Chabak et d'avoir tiré sur la résidence du président Abbas, absent au moment de l'attaque. Dans la soirée, un responsable du gouvernement palestinien proche du Hamas a annoncé que des inconnus avaient tiré sur des gardes assurant la protection de la résidence du premier ministre, Ismaïl Haniyeh.
Les deux partis se rejettent la responsabilité des violences. « Le Fatah kidnappe et assassine les responsables et membres du Hamas », affirme Faouzi Barhoun, un porte-parole du mouvement islamiste. De son côté, le Fatah renvoie la faute au Hamas.
De nombreuses voix s'élèvent pour réclamer la dissolution du gouvernement d'union nationale. « Tous les indices montrent que la situation va se dégrader, parce que le Hamas tente un coup de force, lance Maher Mekdad, porte-parole du Fatah. Notre mouvement doit se retirer du gouvernement. » Plusieurs dirigeants du Fatah réclament au président Abbas l'instauration de l'état d'urgence. Cependant, les forces loyales au président n'ont pas les moyens de reprendre le contrôle des rues à Gaza. Et la dissolution du gouvernement risquerait d'entraîner l'effondrement de l'Autorité palestinienne. Hier soir, les affrontements se poursuivaient en dépit d'un quatrième cessez-le-feu.
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