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11/08/2007

Apostasie: une "faute" mortelle, même en Occident!

L'agression par des islamistes d'un jeune Iranien néerlandais qui venait de créer un comité d'apostats de l'islam fait resurgir les tensions.

IL y a quatre mois, le philosophe Afshin Ellian, Iranien néerlandais connu pour son combat contre les islamistes, recevait un appel de Jami Ehsan, 22 ans. Ce juvénile conseiller municipal du parti travailliste PvdA à Voorburg, en banlieue de La Haye, lui expliqua vouloir créer un comité d'apostats de l'islam, destiné à défendre « la liberté de religion » aux Pays-Bas. « C'est une activité dangereuse », lui répondit Ellian qui, depuis l'assassinat du cinéaste Theo Van Gogh par un islamiste en 2004, est sous protection policière.
« Je sais, répondit Jami, mais c'est très important. Nous devons conquérir notre liberté de croire ou de ne pas croire, une liberté que nous refuse l'islam ! » Arrivé aux Pays-Bas à l'âge de 9 ans, éduqué par des parents iraniens modérés, le jeune garçon avait été foudroyé, à 16 ans, par la destruction des tours jumelles du World Trade Center, le 11 septembre 2001. Sa première réaction fut de s'emparer d'un Coran pour comprendre pourquoi, au nom de l'islam, de telles attaques pouvaient être menées. Une fois le livre refermé, il abjurait sa religion. « C'est très intéressant, note Afshin Ellian, car l'assassin de Theo Van Gogh, Mouhamad Bouyeri, s'est radicalisé après le 11 Septembre, alors que chez Jami, c'est le contraire. Il incarne tous ces jeunes musulmans qui veulent échapper à la religion et à la tradition. Ils veulent être des laïques, pouvoir par exemple prendre femme parmi les chrétiens. Quand le 11 Septembre est arrivé, beaucoup d'Occidentaux ont dit : »Où sont les musulmans dans le débat ?* Le comité des apostats est la réponse de Jami à cette question. Une réponse qui concerne toute l'Europe, où il fait école. »
Le comité des ex-musulmans prévoit de tenir une conférence inaugurale en septembre. Mais entre-temps, Jami Ehsan a été violemment agressé samedi par trois hommes qui l'ont roué de coups. Deux d'entre eux seraient marocains et le troisième somalien, selon lui. Ils l'auraient traité de « sale juif » et de « sale homosexuel », avant de prendre la fuite. Ehsan avait multiplié les déclarations publiques sur « l'islam totalement arriéré ». Victime de menaces téléphoniques, dont celle d'« être pendu », il est maintenant sous haute protection.
À fleur de peau
L'affaire a provoqué de nouveaux remous dans une classe politique néerlandaise où les tensions liées à l'islam restent à fleur de peau, depuis l'assassinat du politicien Pim Fortuyn et du cinéaste Theo Van Gogh. Hier, dans le quotidien Volkskrank, le chef du Parti travailliste, Wouter Bos, répondait à Ehsan Jami - qui avait déploré le faible soutien de son parti - en rappelant que le PvdA était le seul « à prendre ouvertement position... en faveur du droit à abandonner sa religion, même s'il s'agit de la religion musulmane ». « Jami a parfaitement le droit de s'exprimer. Mais si on me demande s'il est nécessaire de faire des déclarations blessantes sur Mahomet pour plaider en faveur de l'apostasie, je réponds que non », ajoutait-il.
Le populiste Geert Wilders, chef de file d'une formation d'extrême droite, a demandé « l'interdiction du Coran » aux Pays-Bas, suscitant un tollé (voilà une proposition qui prend le "problème" à sa source NDR). Hier, le Telegraaf signalait pourtant que le Conseil des musulmans avait proposé à Wilders un « dialogue constructif, afin de lutter contre la peur et la polarisation de la société néerlandaise » (Les "persécuteurs" jouent les "victimes" NDR).

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