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19/04/2012

La France en passe de devenir un Etat Rose Masso-mafia

Gérard Dalongeville évoque son entrée en franc-maçonnerie où se mêlent responsables du PS 62 et grands patrons d'entreprises. « Chacun a une fonction qui peut en intéresser un autre. L'un est entrepreneur dans le bâtiment, l'autre donneur d'ordres, maître d'ouvrage, un autre est maire, directeur de SEM, un autre encore architecte... Rien n'est laissé au hasard : tous les maillons sont là, pour ne pas rater un marché, une candidature, un appel d'offres. » Sur le bailleur social héritier des logements miniers : « La Soginorpa n'est pas seulement un tiroir-caisse pour JPK, une machine à marchés lucratifs pour les entreprises du bâtiment, c'est aussi un distributeur d'emplois fictifs pour récompenser les copains et s'assurer de leur silence et de leur soumission. »

À propos des cartes bleues de Jean-Pierre Kucheida : « Partout où je l'ai accompagné, je l'ai vu sortir ses multiples cartes bleues, un coup celle de la Soginorpa, un coup celle d'Adévia... Je ne sais même pas s'il en a une propre ! Mais la plupart du temps, il n'en sort aucune, car il y a très souvent quelqu'un à côté de lui pour lui servir de chéquier vivant ».


Sur le fonctionnement du financement occulte présumé : « L'argent en espèces provenant des entreprises est transformé en dons de militants. Un militant va faire un don et l'entreprise va déposer sur son compte la somme correspondante. Un militant reçoit 300 E et en verse 250, en récupérant au passage un petit intéressement ou un coup de pouce pour obtenir un logement de la Soginorpa ou d'Adévia ou encore un emploi pour son fils ou sa fille. »

Campagne municipale de 2008. Un tract diffamatoire contre le candidat du FN est distribué par le PS : « Steeve Briois dépose plainte contre un militant qui distribuait le texte. Tout est fait au PS pour étouffer l'affaire. Le militant s'est vu imposer deux avocats. On lui dit : "Tu assumes, tu seras condamné à trois fois rien, mais tu ne lâches rien." C'est exactement la même pratique qui se répétera avec mon dossier : tout faire pour éviter que la justice ne s'intéresse au parti. Ils ont préféré faire condamner le petit militant. »

Février 2008. François Hollande est à Hénin pour soutenir Dalongeville aux municipales : « C'est tout de même étonnant que le Premier secrétaire du Parti socialiste soutienne un candidat qui a été radié du PS en 2000 ! Quand une journaliste lui pose la question de mon retour au PS, il répond : "Je ne suis pas venu faire des adhésions. Maintenant s'il y a victoire c'est plus facile en effet de rejoindre les rangs du PS." Tout est dit ! »

Avril 2009. Placement en détention provisoire après sa mise en examen pour détournement de fonds publics : « Cela fait 72 heures que je n'ai pas pris une douche, je porte les mêmes vêtements et je n'ai quasiment rien mangé. On contrôle mon identité, j'ai droit à une fouille intégrale. On me donne mon paquetage, une paire de chaussettes, un slip, un T-shirt, une serviette et c'est tout. On m'accompagne dans une cellule. Je suis tellement crevé que j'ai envie de dormir. » Huit mois plus tard la libération... « À présent on entre dans la phase des remerciements. Quand je suis à Bailleul (cabinet de son avocat, ndlr) Jacques Mellick vient me dire bonjour, me transmet les amitiés de Kucheida et Percheron. Jean-Pierre Corbisez m'appelle, mes frais d'avocat sont pris en charge, le parti t'est reconnaissant. » Sur la préparation de son procès : « C. et M. me disent : "Le juge Pichoff (mis en examen pour corruption, ndlr) a présidé certains de nos procès à Béthune, voilà comment les choses vont se passer." Le magistrat va toucher 60 000 E apportés par les amis socialistes reconnaissants. »

Décembre 2010. De retour à la case prison pour non respect de son contrôle judiciaire, l'ancien maire craque. « Je me dis non je ne passerai pas les fêtes ici. Si dans une semaine je ne suis pas dehors, je raconte tout. » La semaine s'écoule. Gérard Dalongeville, toujours derrière les barreaux, se décide à écrire à la juge. « Adévia visite les élus sur leurs projets, leur promet financements et soutiens puis la consultation est lancée et l'attribution revient à Adévia ! » Le prisonnier enfonce le clou : « L'argent du coffre (13 000 euros retrouvés lors d'une perquisition de son bureau en mairie, ndlr), c'est celui du parti ! » Et promet à la juge des « déclarations retentissantes » sur le financement du parti.

La lettre est postée le 13 décembre. Gérard Dalongeville est libéré un mois plus tard. Aujourd'hui, le repenti s'apprête à assurer la promo de son livre, qui s'achève sur un sujet d'actualité brûlant : l'affaire du Carlton. « S'il existe un lien entre l'affaire DSK/Carlton et l'affaire du PS 62, il ne tient pas à des histoires de moeurs, mais à une question de financement. »

www.nordeclair.fr

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