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24/09/2015

Des nouvelles de la Patrie de l'islam, "allié" excellent de l'Occident (et de ses compagnies pétro gazières)

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Il avait 17 ans en février 2012 lorsqu'il a été arrêté. Ali Mohammed al-Nimr participait à des manifestations à Qatif, dans l'est du royaume, pendant le Printemps arabe. Accusé d'appartenir à une organisation criminelle et d'avoir attaqué la police, il doit être décapité ce jeudi, en place publique, où il sera exposé (crucifié) "jusqu'à pourrissement de ses chairs", rapporte Le Figaro. Le jeune homme est le neveu de Sheikh Nimr al-Nimr, un opposant chiite condamné à mort en octobre 2014, toujours dans les couloirs de la mort.

Le père du jeune chiite saoudien condamné à mort a appelé mercredi le roi Salmane à épargner la vie de son fils.

"J'espère que le roi ne va pas signer" l'ordre d'exécution, a déclaré à l'AFP Mohammed al-Nimr, le père d'Ali. Le père a mis en garde contre une réaction violente des membres de la minorité chiite, qui se concentre dans l'est de l'Arabie saoudite, en cas d'exécution de son fils. "Nous ne voulons pas de ça, nous ne voulons pas d'une seule goutte de sang versé", a-t-il souligné.

Les réactions ont été nombreuses, notamment chez les responsables politiques français. Certains ont exprimé ce mercredi leur "horreur" ou leur demande d'intervention française alors que l'Arabie saoudite menace d'exécuter un jeune chiite saoudien. L'ancien ministre des Affaires européennes Bruno Le Maire a demandé dans une question écrite à Laurent Fabius "de réexaminer nos relations avec l'Arabie saoudite, de clarifier les choix stratégiques faits par ses partenaires et de réévaluer les options stratégiques de la France dans la région."

Le député Les Républicains (LR) de l'Eure "demande également d'intervenir auprès des autorités saoudiennes pour obtenir la grâce de M. Ali Mohammed al-Nimr". Le député LR Olivier Dassault, président du groupe d'amitié France-Arabie saoudite, a, lui, demandé "solennellement" dans un communiqué la "clémence" à l'Arabie saoudite. Candidat à la primaire à droite pour la présidentielle 2017 lancée par Les Républicains, comme Bruno Le Maire, Alain Juppé a tweeté : "En 2015 on va décapiter et crucifier un homme de 21 ans parce qu'il est un opposant politique! Dénonçons la barbarie d'où qu'elle vienne."


SOURCE Read more at http://www.atlantico.fr/pepites/arabie-saoudite-ali-mohammed-al-nimr-manifestant-chiite-20-ans-va-etre-decapite-2348166.html#kTZ3j3UpDhXwDByH.99
 
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Lundi 21 septembre, la nomination de l’Arabie saoudite à la tête d’un groupe consultatif qui propose des experts pour le Conseil des droits de l’homme des Nations unies est rendue publique ; jeudi 24, elle devrait décapiter, puis crucifier Ali Mohammed Al-Nimr, un opposant chiite de 21 ans, dont le corps, monté sur une croix, sera exposé publiquement jusqu’au pourrissement de ses chairs.

La nomination du royaume wahhabite au sein de ce groupe n’a pas manqué de placer les Nations unies sous le feu des critiques tant l’Arabie saoudite ne brille pas – c’est peu dire – par son exemplarité en matière de droits de l’homme.

L’un des plus grands exécuteurs de la planète

Depuis le début de l’année, le royaume a déjà exécuté 134 condamnés, soit 44 de plus que l’an dernier. Entre janvier 1985 et juin 2015, au moins 2 208 personnes ont été victimes de la peine de mort, parmi lesquelles plus d’un millier d’étrangers, des mineurs et des handicapés mentaux.

134 personnes ont été exécutées depuis le début de l’année, soit 44 de plus que l’an dernier

En mars 2015, Amnesty International s’était inquiétée du nombre de décapitations pour des affaires de stupéfiants – la moitié des exécutions. Riyad affirme appliquer la peine capitale pour les crimes graves, sur la base de la charia, la loi islamique : meurtre, viol, trafic de drogue, vol à main armée, enlèvement, mais aussi apostasie (refus de la religion), adultère et « sorcellerie ».

Des blogueurs fouettés

Dix ans de prison, dix ans d’interdiction de sortie du territoire et mille coups de fouet pour « insulte à l’islam » : le blogueur Raïf Badaoui a payé cher ses appels à réformer le royaume. Farouche défenseur de la liberté d’expression, il avait demandé sur son site Internet la fin de l’influence religieuse dans les décisions du gouvernement.

Dix ans de prison, dix ans d’interdiction du territoire et 1 000 coups de fouet pour avoir appelé à réformer le royaume

Mais en Arabie saoudite, toute critique contre la famille royale, les institutions religieuses et l’islam est passible de poursuites. Sous couvert de lutte contre la cybercriminalité, de nombreux militants ont été condamnés et leurs comptes ont été fermés.

Des femmes mineures à vie

Pas à une contradiction près, le royaume a ratifié en septembre 2000 la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, sans être tenue de respecter toute disposition contraire à la loi islamique. On a peine, au final, à voir laquelle elle respecte, même si on peut constater une – très – lente évolution sur ce sujet.

Depuis 2015, les femmes ont le droit de voter, mais toujours pas de conduire

Si les femmes ont ainsi acquis en 2015 le droit de voter et d’être éligibles aux élections municipales, elles restent traitées en éternelles mineures : citons l’obligation du recours à l’autorisation d’un tuteur masculin pour voyager, se marier, accéder à des études supérieures, etc. Elles ne peuvent en outre toujours pas conduire une voiture.

Des migrants frappés et expulsés…

Passages à tabac, conditions de détention déplorables : la campagne d’expulsion de centaines de milliers de travailleurs migrants « sans papiers » menée depuis 2013 a entraîné un grand nombre d’abus, selon un rapport de l’ONG Human Rights Watch.

« Un grand nombre d’entre eux sont retournés dans leurs pays démunis, incapables d’acheter de la nourriture ou de payer pour le transport vers leurs régions d’origine, dans certains cas parce que des fonctionnaires saoudiens ont arbitrairement confisqué leurs biens personnels. »

« De nombreux migrants ont été renvoyés vers des lieux où leur sécurité est menacée », note l’ONG, à l’image des Somaliens renvoyés à Mogadiscio.

En moins d’un an, l’Arabie saoudite a expulsé 36 000 Somaliens, 163 000 Ethiopiens et 613 000 Yéménites, selon l’Organisation internationale des migrations.

Ceux qui sont en « règle » le sont en vertu de la Kafala, un système qui oblige les migrants à travailler sous l’égide d’un parrain, en général leur employeur. Ce système empêche les employés de changer librement de patron, même quand les conditions de travail sont devenues inacceptables pour eux, mais aussi de quitter le pays – leur passeport leur étant souvent « confisqué » à leur arrivée pour n’être rendu qu’au terme de leur période de travail. En 2014, 90 organisations non gouvernementales avaient appelé les pays du Golfe à réformer ce système.


SOURCE : En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/09/23/arabie-saoudite-defense-des-droits-de-l-homme-le-lundi-decapitation-le-jeudi_4768581_4355770.html#DgmuYLkIbTefe4Mc.99
 
 
 
A LIRE AUSSI CHRISTIAN BERNARD SUR lenouvelobs.fr  :
 

À propos de la condamnation à mort et d’une éventuelle crucifixion du jeune Ali Mohammed al-Nimr en Arabie Saoudite, deux éclairages sont possibles :

- l'histoire de la crucifixion en terre d’islam

- le contexte géopolitique actuel de l’Arabie

 

La crucifixion est associée au monde romain

Le supplice de la croix est associé dans l’esprit du grand public au monde romain, chacun a en tête la passion de Jésus mis en croix par décision du procurateur Ponce Pilate au motif de sédition contre l’autorité romaine.

 Les Romains ont très largement utilisé ce mode cruel de mise à mort essentiellement pour les esclaves et les hommes libres non citoyens romains, ce fut le cas, par milliers, lors de la révolte des esclaves menés par Spartacus en 73 avant J.-C., et, sur une grande échelle, lors de la prise de Jérusalem par les armées de Titus en 70 de notre ère. Cette mise à mort à la fois horrible et infamante est certainement un emprunt à la Perse antique.

Les Romains ne furent donc pas les seuls dans l’antiquité à pratiquer ce supplice, Alexandre le Grand lui-même y eut recours à l’encontre de nombreux jeunes Tyriens de Phénicie (actuel Liban) qui s’étaient révoltés contre son autorité.

 L’empire romain devenu chrétien à l’époque byzantine, la pratique cessa mais demeura en Perse sassanide et ainsi passa dans le monde arabe déjà avant l’apparition de l’islam, mais que celui-ci reprit à son compte.

 

Le Coran dit 3 choses essentielles sur cette pratique

 Que dit le Coran, la source première pour la religion musulmane, sur la crucifixion ? Trois choses essentielles :

 1. C’est Pharaon qui le premier pratique la crucifixion à l’égard de ceux qui n’obéissent pas, qui globalement sont considérés comme des adversaires. Par exemple, S VII 124 (Sourate VII, verset 124), Pharaon s’adresse à ses magiciens qui viennent de perdre face aux exploits de Moïse :

"Je vous ferai couper la main droite et le pied gauche, puis je vous ferai tous crucifier."

 2. La parole écrite dans le Coran, pour un musulman, c’est directement la parole de Dieu, or justement Dieu préconise la crucifixion à l’égard de ceux qui s’opposent à lui, comme ce passage célèbre SV, 33 :

"Telle sera la rétribution de ceux qui font la guerre contre Dieu et contre son Prophète, et de ceux qui exercent la violence sur la terre : ils seront tués ou crucifiés, ou bien leur main droite et leur pied gauche seront coupés, ou bien ils seront expulsés du pays."

Ce texte sert de référence essentielle à toute action de crucifixion actuelle, tant en Arabie que dans l’espace occupé par Daech.

 3. Le troisième registre concerne Jésus lui-même (Isa en arabe). Il est dit, à l’encontre des affirmations juives, qu’il n’est pas mort crucifié : S IV, 157 : 

"Mais ils ne l’ont pas tué, ils ne l’ont pas crucifié, cela leur est seulement apparu ainsi."

Cette négation, non seulement de la mort en croix, mais de la mort tout court de Jésus, permet à l’islam de réfuter la résurrection : pas de mort, pas de résurrection. Jésus reviendra à la fin des temps, il mourra et alors ressuscitera à la fin des temps comme une grands partie de l’humanité.

 

Tout est une question de lecture

 On le voit, la crucifixion a des fondements coraniques, mais cela n’implique pas que tout pays musulman l’applique. C’est une question de lecture, de compréhension du texte coranique.

On connait au moins une crucifixion célèbre dans le monde musulman, celle du mystique al-Hajj crucifié à Bagdad par la califat Abbaside en 309/922- 922 de notre ère, ce qui correspond à 309 de l’ère musulmane selon le calendrier hégirien. Al-Hajj avait été accusé d’hérésie – "Zandaqa", mot persan qui désigne à la fois la conspiration contre l’État et l’hérésie.

En Arabie, la loi, issue de la charia (Coran et Sunna), prescrit la crucifixion comme sanction possible pour des cas graves, de sorcellerie, d’hérésie, d’injure à l’égard du prophète.

 

Un crime politique et religieux

 Il semblerait que le jeune Ali  Mohammed al-Nimr soit accusé de révolte contre l’État saoudien mais aussi d’hérésie en tant que chiite, un peu comme  al-Hajj jadis. Se révolter contre l’État en Arabie est autant un crime politique que religieux.

En effet, le wahhabisme qui domine ici est issu d’un contrat passé au XVIIIe siècle entre un religieux, Ibn Wahhab, et la famille Saoud, pouvoirs religieux et politique promettent de s’épauler mutuellement, attaquer l’un c’est attaquer l’autre.

Critiquer l’État (ici pour sa répression contre la révolte chiite de Bahreïn) c’est attaquer la religion dans sa conception wahhabite, c’est l’hérésie ! L’Arabie Saoudite est le seul pays a avoir un nom de famille, celle des Saoud.

Mais ce n’est pas le seul pays à le faire. L'Iran procède à de très nombreuses condamnations à mort par décapitation, selon les prescriptions coraniques. On estime le chiffre à 134 pour l’année 2015 en cours, soit une moyenne d’une décapitation tous les deux jours ! Par contre, la crucifixion du cadavre, c'est-à-dire son exposition publique, est plus rare, il semble que la dernière remonte à 2013.

 

Une intention politique indéniable

 Le jeune Ali  Mohammed al-Nimr appartient à la minorité chiite qui vit dans l’est et le sud de l’Arabie, dans les provinces de Qatif et d’al-Hassa, ce qui représente à peut près 10 % de la population totale du pays estimée à 29 millions.

Dans un pays qui se veut champion du monde sunnite, avec la garde des lieux saints de la Mecque et Médine, cette minorité chiite, de plus située sur les puits de pétrole, pose problème dans un pays qui n’a pas le souci de l’ouverture à la différence.

Le jeune homme, de plus, est membre d’une famille très impliquée dans l’opposition au royaume, l’annonce de sa mise à mort telle qu’annoncée, est bien entendu à intention politique, quelques mots de la situation géopolitique régionale aide à en comprendre les enjeux.

Un axe majeur des conflits actuels au Proche-Orient est la rivalité de puissance régionale entre l’Iran, championne du chiisme, et l’Arabie, championne du sunnisme. Chiisme et sunnisme s’opposent depuis les débuts en s’accusant mutuellement de ne pas être le véritable islam, d’être hérétiques.

 

SOURCE: http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1428113-ali-al-nimr-condamne-a-la-crucifixion-un-avertissement-lance-a-la-minorite-chiite-du-pays.html

 

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