24/08/2006
La guerre du dévoilement
Le 12 juillet 2006 a débuté la sixième guerre d’Israël. On l’a surnommée «la guerre des missiles». Ce sera aussi, sans doute, la guerre du dévoilement. Dévoilement des véritables enjeux du conflit mais aussi des intentions avouées ou dissimulées des différentes parties.
Nul ne peut ignorer, à présent que les «parrains» de ce conflit sont l’Iran et la Syrie, adversaires déclarés d’Israël. Le Président iranien n’a-t-il pas à différentes reprises nié la Shoah et fait des déclarations génocidaires en prétendant vouloir «effacer Israël de la carte du monde» en contradiction flagrante avec l’éthique et les conventions internationales?
Le Liban est-il une démocratie libre ou un état satellite? Bien que reconnu par la communauté internationale comme un mouvement terroriste, le Hezbollah a, en effet, des ministres au gouvernement et des députés dans ce pays. Pourquoi la résolution 1559 des Nations-Unies demandant «que toutes les milices libanaises et non libanaises soient dissoutes et désarmées» n’a jamais été appliquée envers le Hezbollah? Dans quelle démocratie a-t-on vu un «parti politique» disposer d’une milice armée lui permettant de devenir un état dans l’état et régner en maître particulièrement sur le Sud Liban?
Israël avait quitté le sud Liban en mai 2000. Pendant six années, aux yeux et à la barbe des Libanais ou avec leur consentement complice, le Hezbollah a méticuleusement préparé son attaque contre Israël. Il est clair aujourd’hui que le Hezbollah a reçu de l’Iran une quantité impressionnante de missiles. Il a bénéficié également d’un financement sans limites et d’un soutien logistique pour la construction de rampes de lancement, de bunkers souterrains, de tunnels. Ces moyens hors du commun mis à la disposition du Hezbollah prouvent bien que derrière lui se trouvent un ou plusieurs états qui font la guerre à Israël par procuration. À l’instar des souteneurs, c’est dans l’ombre, à l’abri des regards que la Syrie et l’Iran ont joué leur rôle néfaste. Ce sont eux les véritables belligérants.
Israël a été attaqué sur son territoire reconnu internationalement et les trois soldats israéliens ont été enlevés sur le sol israélien. Toutes les démocraties dignes de ce nom et les Nations-Unies si prompts à condamner Israël n’auraient-elles pas du reconnaître ce casus belli indéniable? N’auraient-elles pas dû accorder à Israël le droit de légitime défense sans la moindre équivoque et lui apporter un soutien sans réserve? Etait-il juste de condamner l’agressé au lieu l’agresseur?
Pendant des décennies, les guerres d’Israël ne furent considérées que comme des conflits territoriaux régionaux. La désinformation permanente de certains médias a contribué à donner d’Israël l’image d’un «occupant des terres palestiniennes». On a voulu entretenir le mythe d’un Israël étranger sur sa terre, d’un pays d’essence colonialiste, voire pratiquant «l’apartheid»! Ces leitmotivs inlassablement répétés comme une litanie étaient devenus les arguments systématiquement avancés par les palestiniens pour poursuivre leur combat et servaient de prétextes pour refuser ou rompre tous les accords de paix avec Israël. Pendant des années, les pays musulmans et les palestiniens en particulier ont voulu coller à Israël, la seule démocratie de la région, ces stigmates infamants pour justifier l’injustifiable: le terrorisme islamique. Israël reste, à leurs yeux, comme un corps étranger dans un Moyen-Orient islamisé par le djihad il y a quatorze siècles.
Va-t-on enfin comprendre que le terrorisme mené au nom de l’islam fondamentaliste est une véritable guerre de religion? Au-delà d’Israël, c’est en réalité tout l’Occident qui est menacé par ce fanatisme qui prétend vouloir islamiser le monde! Les démocraties auront-elles la lucidité de s’en rendre compte au lieu d’accuser systématiquement Israël redevenu, une fois de plus, l’éternel coupable, le Juif des Nations?
Pour un Israélien, cette guerre aura révélé aussi, le parti pris de nombreux médias français. Les présentateurs de la chaîne de télévision nationale française n’ont pas cessé de présenter ce dernier conflit comme «une guerre livrée au Liban» alors qu’Israël a toujours dirigé ses opérations aériennes, maritimes et terrestres contre des positions du Hezbollah, contre ses rampes de lancement de missiles, contre les bunkers souterrains et contre des responsables du Hezbollah. On reproche à Israël chaque victime civile alors que le Hezbollah se sert lâchement des civils libanais comme boucliers humains! On oublie de dire que le seul objectif des missiles envoyés en Israël est de tuer ou de mutiler des civils israéliens. Lorsqu’on a présenté le drame de Cana, de nombreux médias ont annoncé un nombre de victimes qui s’avérera être le double de la réalité. Pourquoi a-t-on omis de dire que de nombreux tirs de missiles sont partis précisément de cette agglomération, que des caches d’armes s’y trouvaient et que Tsahal avait envoyé des tracts pour demander à la population civile d’évacuer les lieux. Le Hezbollah ne s’embarrasse pas de toutes ces précautions lorsqu’il envoie des salves de missiles sur la population civile israélienne. Lorsque ces missiles ont atteint des arabes israéliens, le Hezbollah s’est excusé et paradoxalement on a entendu certaines de ces victimes accuser Israël et justifier l’action du Hezbollah!!
Il ne faut pas oublier que lors de son entretien télévisé du 14 juillet 2006, le Président Chirac avait accusé Israël de «vouloir détruire le Liban» et lui avait reproché d’avoir des «réactions disproportionnées»!! Par contre, il n’avait pas dénoncé le gouvernement libanais qui avait laissé le Hezbollah se développer sur son territoire en dépit de la résolution 1559 de l’ONU.
L’Histoire retiendra aussi l’étonnante déclaration de Philippe Douste-Blazy lors d’une conférence de presse dans la capitale libanaise: «Dans la région, il y a bien sûr un pays comme l’Iran, un grand pays, un grand peuple et une grande civilisation, qui est respecté et qui joue un rôle de stabilisation dans la région». Cette déclaration, révélatrice de la politique partisane du quai d’Orsay, inquiète les israéliens et les rend suspicieux sur le rôle d’arbitre que voudrait jouer la France. La résolution 1701 de l’ONU exige une «cessation totale des hostilités», le retrait israélien du Sud Liban et «le désarmement de tous les groupes armés au Liban». L’Onu sera-t-elle en mesure d’exiger cette dernière mesure ou tolérera-t-elle son non respect comme ce fut le cas pour la résolution 1559?
Enfin, cette guerre aura permis au peuple d’Israël de se retrouver solidaire, de montrer son courage et sa capacité de surmonter toutes les épreuves. Pendant la guerre, l’opposition politique menée par Benjamin Netanyahu a apporté avec dignité son soutien au gouvernement. Les premiers discours de notre Premier Ministre Ehoud Olmert ont été salués par l’ensemble du pays. Par contre son «dérapage» sur sa détermination de poursuivre la mise en œuvre de sa politique de désengagement unilatéral en Judée et Samarie a jeté un froid dans l’opinion publique israélienne. Malgré ses excuses, le mal était fait et l’idéologue a été démasqué. Le glas de Kadima va-t-il bientôt sonner?
Après les guerres d’Israël, des commissions d’enquêtes sont souvent diligentées afin de rechercher les responsabilités et tirer les conséquences. Cette guerre s’est terminée sans le retour des soldats israéliens kidnappés. La «victoire» auto proclamée par le Hezbollah et les pays musulmans laisse un goût amer d’inachevé au sein du peuple d’Israël et la possibilité d’une prochaine offensive qui semble, hélas se profiler dans un avenir pas très lointain.
Cette guerre des missiles aura-t-elle au moins le mérite de montrer à l’Occident le vrai visage du terrorisme islamique et lui faire prendre conscience d’un danger qui menace toutes les vraies démocraties?
L’Islam fondamentaliste est le défi du siècle. Qui, en dehors d’Israël aura le courage de relever ce défi vital pour l’Occident?
Roland Y. Dajoux pour LibertyVox à Jérusalem
Pour joindre l'auteur: daju@netvision.net.il
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