25/08/2006
Honneur à Israël, bastion de la lutte au nazislamisme
Le Liban existe-t-il? À n’en pas douter il existe une terre libanaise, un peuple libanais, une culture libanaise, mais existe-t-il un État libanais (1) et qu’en est-il du contenu et de la signification d’une Nation libanaise? De Kissinger au Hezbollah, en passant par Hafez El Hassad, nombreux furent ceux qui cherchèrent et cherchent encore, à enterrer le Liban, ou pour être plus exact, à le sacrifier sur l’autel de l’arabité. Parmi les multiples causes de la guerre libanaise de 1975 à 1990, il y a le fait que le pseudo État libanais s’est montré, dès cette époque, incapable de maîtriser un mouvement palestinien, véritable État dans l’État, mieux organisé et surtout mieux armé. Nasser, en son temps, avait conseillé aux Libanais de ne pas laisser les Palestiniens entrer dans leurs villes, car ils n’en sortiraient jamais et contrôleraient tout. Les Palestiniens ont bien failli avoir la peau des Libanais, lesquels, comme tous les peuples, sont bien oublieux et ne vouent aucune reconnaissance aux Israéliens qui leur ont permis d’échapper à l’hégémonie palestinienne. La Syrie a très vite pris le relais et placé sous son aile un «État libanais» qu’elle n’a jamais reconnu; depuis plus de cinquante ans, il n’y a jamais eu d’échanges d’Ambassadeurs entre le Liban et La Syrie, à quoi bon ont toujours dit les Syriens, il y a bien «deux peuples mais une seule Nation».
Le Liban est un pays compliqué, s’il bénéficie d’un climat exceptionnel, d’une géographie tourmentée mais pleine de ressources, il dispose d’une population traversée par de redoutables contradictions religieuses et culturelles. L’existence d’une couche d’intellectuels et d’artistes de très haut niveau, qui a souvent fait le choix d’habiter en dehors du Liban, n’a jamais eu beaucoup d’influence sur l’évolution politique du Liban. L’expérience multimillénaire des «Phéniciens» dans le domaine commercial et bancaire a engendré des habitudes, des réflexes égocentristes, des incapacités à s’ouvrir à «l’autre», à refuser la notion «d’intérêt général». Cette attitude, cette mentalité ont été déterminantes dans le refus, de la part des classes dirigeantes, d’accepter l’existence d’un véritable État. Si trop d’État est insupportable, nous sommes bien placés en France pour le savoir, l’absence d’État crée une situation invivable, il en résulte l’incapacité de gérer le social et le collectif en dehors des réseaux familiaux et communautaires; l’égoïsme individuel ou communautaire est élevé à la hauteur d’une loi. La presse vient de relater un événement significatif d’une certaine mentalité libanaise: Les organisations humanitaires sont aujourd’hui assaillies par des milliers de Thaïlandais, Indonésiens ou Sri Lankais, anciens employés de familles libanaises fuyant le pays, sans se soucier du sort de gens qui étaient à leur service et qu’ils laissent dans le dénuement le plus complet, ne disposant ni d’argent, ni de passeports.
Les Syriens se sont toujours satisfaits de cette maladie congénitale du Liban, de cette allergie à l’État, ils ont systématiquement assassiné les rares hommes politiques libanais qui avaient le sens de la Nation et la capacité de résister à leur impérialisme. C’est bien pour ces raisons qu’ils ont assassiné, en 1982, le Président Bachir Gemayel, dans l’indifférence générale de l’opinion internationale; c’était l’époque où «Le Monde» avait inventé cette merveilleuse, autant qu’imbécile, expression «d’Islamo-progressistes» pour désigner les Palestiniens et les milices chiites que combattaient «les fascistes» phalangistes. La myopie et le simplisme de nos pontifes intellectuels a depuis cinquante ans atteint des sommets.
C’est parce que le Premier Ministre libanais, Rafik Hariri avait lui aussi les dimensions d’un homme d’État que la Syrie l’a fait exécuter. Cette fois, la communauté internationale s’étant ému de ce crime, la Syrie a dû retirer les trente mille hommes qu’elle faisait stationner au Liban depuis quinze ans. Si la Syrie a ainsi obtempéré, c’est aussi parce qu’elle disposait sur le territoire libanais d’un relais efficace, d’une armée de remplacement: le Hezbollah. Certes ce dernier est armé politiquement et matériellement par l’Iran, mais les armes et les idéologues transitent par la Syrie avec sa bénédiction. Ainsi le Hezbollah a un tuteur: l’Iran, un relais: la Syrie, un territoire: le Liban. L’armée libanaise est bien incapable de contrôler une organisation mille fois mieux armée qu’elle.
Le Liban se caractérise par deux tares majeures, le refus d’un État moderne et le communautarisme. Les Libanais sont comme beaucoup de gens, ils ont toujours voulu le beurre, l’argent du beurre et le sourire de la fermière, en d’autres termes, ils n’ont jamais voulu payer assez d’impôts pour bâtir un État digne de ce nom, capable de doter le pays des équipements éducatifs et sociaux et de disposer d’une armée digne de ce nom. Le communautarisme religieux a servi d’alibi et de remède palliatif à ces carences, mais ce remède s’est révélé pire que le mal. C’est ainsi que le Hezbollah, succursale chiites de l’Iran, a pu constituer une armée puissamment armée, sur la base du fanatisme religieux et de la haine d’Israël, sans que personne n’y trouve à redire, ni au Liban, ni il faut bien le dire en Europe.
Peut-on imaginer un groupe terroriste retranché dans une ville telle que Nice, transformée en bastion inexpugnable, qui se mette à envoyer des missiles sur les villes italiennes d’Imperia, San Remo, Vintimille ou Turin? Les Italiens, après avoir constaté que la France se trouvait dans l’incapacité d’empêcher ces tirs, ne manqueraient pas de prendre des mesures de rétorsion notamment en bombardant les zones d’où partent les missiles ainsi que les axes qui en permettent l’approvisionnement. Ajoutons que ce groupe niçois aurait pour objectif affiché de rayer l’Italie de la carte et d’exterminer tous les Italiens. Il se trouverait sans doute quelques bonnes âmes pour qualifier de «disproportionnées» les mesures prises par le gouvernement italien.
Au fond, ce que de bons esprits reprochent à Israël c’est sa mauvaise volonté à se laisser anéantir et à voir sa population exterminée, comme ne cesse de le marteler Ahmadinejad dans le silence assourdissant de la communauté internationale. Je n’ai pas entendu, à cet égard, le président Chirac qualifier ces immondes propos «d’excessifs ou de disproportionnés». Si l’on doutait un seul instant de la responsabilité direct de ce Ahmadinejad dans le présent conflit, il suffirait de se reporter aux propos qu’il tenait avant l’enlèvement des soldats israéliens, lors d’une conférence des Ministres des Affaires étrangères des pays voisins de l’Irak. Ce personnage annonça en effet qu’il fallait s’attendre à «l’imminence d’une grande explosion de colère envers Israël». Qui peut douter aujourd’hui que le présent conflit a été voulu par l’Iran, notamment pour servir de rideau de fumée à ses diaboliques projets nucléaires.
Personne de sensé ne doute de la responsabilité du Hezbollah et du Hamas, instrumentés par l’Iran et la Syrie, dans le déclanchement des hostilités, sauf quelques pseudo intellectuels dévoyés. Il y a quelques jours, au cours de l’émission «C dans l’air», un certain J.P. Colin, se disant professeur de droit international, le visage déformé par la haine, promettait à Israël le pire des destins. C’est une haine semblable que professe dans une tribune libre du Figaro, JF Legrain en expliquant que dans toute cette affaire il n’y a qu’un seul responsable: Israël. De l’anti-sionisme à l’antisémitisme, il n’y a même plus l’épaisseur d’un cheveu. Si un jour, ce qu’à Dieu ne plaise, Ahmadinejad envoyait sur Israël un missile nucléaire provoquant deux ou trois millions de morts, il se trouverait certainement, en Occident, de bons esprits, parmi les «droitsdel’hommistes» professionnels pour déplorer ce regrettable incident et même verser quelques larmes crocodilesques, ajoutant aussitôt «qu’après tout les Juifs l’avaient bien cherché».
Le Liban subit des pertes tragiques, s’agissant notamment des pertes humaines, - un pont cela se reconstruit, un être humain jamais – pour autant le Liban n’est pas menacé de disparition et personne ne se prononce en ce sens, or c’est tout le contraire pour Israël et son peuple et c’est pour cette raison qu’il est odieux de qualifier «d’excessives» ou de «disproportionnées», les mesures de sauvegarde qu’il entreprend. Si dans la rue un homme me menace d’une hache et me déclare qu’il va me couper la tête, et si par bonheur ou par prudence, car je connais bien cet homme, je dispose d’un revolver et tue cet homme, avant qu’il ne le fasse, aurais-je eu une réaction «disproportionnée»? Tel sera certainement l’avis de Messieurs Colin et Legrain, mais qui se soucie de l’opinion de ces irresponsables?
Dans son remarquable éditorial du Point du 27 juillet, Claude Imbert observe à juste titre que la «haine d’Israël» a infecté la communauté chiite du Liban, on pourrait ajouter que cette haine réveille dans nos régions les vieux démons anti-sémites et munichois, «Périsse le dernier Juif, mais faisons la paix avec les nazislamistes». Quand comprendra-t-on qu’Israël est le bastion avancé de la civilisation et des valeurs occidentales? Finira-t-on par comprendre que ce n’est pas seulement la «haine du Juif» qui guide le Hezbollah, le Hamas ou Al Kaïda, mais la haine des «Lumières». Ces organisations se moquent éperdument des destructions, de la mort et de la misère, elles s’y complaisent, s’en nourrissent, s’en gavent, la paix est leur ennemie. C’est au genre humain que ces fanatiques ont déclaré la guerre, ce sont eux les véritables responsables des victimes libanaises.
Du point de vue arabo-islamiste, tout pas vers la paix, toute concession, tout compromis est considéré comme une victoire de leur camp et une défaite de leur adversaire. C’est ainsi que le départ des Israéliens en 2000 du sud du Liban ou, il y a quelques mois, de la bande de Gaza ont été salué comme une grande victoire contre «l’ennemi sioniste». Comme il faut toujours «saluer la victoire», dans le premier cas, le Hezbollah s’est mis à bombarder les villages du Nord d’Israël, dans le second, le Hamas s’est empressé d’enlever un soldat israélo-français. Peut-on imaginer un seul instant qu’un État démocratique normal (est-il besoin de rappeler qu’Israël est le seul État démocratique du Moyen-Orient !) puisse rester longtemps sans réaction devant le massacre de ses concitoyens et le rapt de ses soldats?
Tous ceux qui ont fréquenté un tant soit peu le Moyen-Orient ont pu observer la douce manie des belligérants arabes de s’abriter derrière les populations civiles, de poster des troupes, d’installer des batteries d’artillerie ou des lance-missiles à l’intérieur de bâtiments publics. Les écoles ou les hôpitaux constituent en ce domaine des terrains de prédilection. Le résultat est garanti dans tous les cas: ou bien l’ennemi, pour des raisons humanitaires, s’abstient de répliquer, ou bien, il le fait et dès lors la propagande peut s’en donner à cœur joie en dénonçant le massacre «d’innocentes populations civiles». Les Israéliens protègent leur population civile des tirs de katiouchas et autres missiles en construisant de véritables abris; le Hezbollah creuse très profondément dans la terre et réalise des abris bétonnés pour abriter ses lances missiles, personne n’a entendu dire qu’il en faisait autant pour la population libanaise. Tout au contraire, il fait en sorte que la riposte israélienne contre ses installations, produise le maximum de dégâts parmi les civils. Le Hezbollah et le Hamas sont passés maîtres dans l’art d’exploiter les nombreux morts que fait la guerre parmi les non combattants. (Les Nazis, en leur temps, ne se privaient pas d’exploiter dans leur propagande, les dizaines de milliers de morts civils des bombardements alliés de Dresde ou de Hambourg.)
Tout le monde en convient, l’armée libanaise est bien incapable de faire face à une situation aussi complexe. L’idée d’une force d’intervention multinationale, entre Le Liban et Israël n’est pas absurde, encore faut-il observer que si l’État Israélien lui est favorable, si les Libanais ne demandent pas mieux, les terroristes du Hezbollah y sont opposés; on comprend pourquoi, car pour être efficace cette force doit être le bras armé de l’application stricte de la résolution 1559 de l’ONU qui prévoit le désarmement du Hezbollah. Cette force d’intervention internationale ne doit en rien ressembler à la FINUL, condamnée à faire de la figuration et à servir de boucliers aux lanceurs de roquettes. C’est une véritable gendarmerie internationale qu’il convient de créer, (le GIGI, Groupement d’intervention de la Gendarmerie internationale) Cette force doit avoir le nombre pour elle, au moins vingt et sans doute trente mille hommes sont nécessaires, elle doit disposer de la puissance de feu nécessaire, afin de réduire les irréductibles, être munie d’instructions claires et précises avec notamment l’initiative du feu: tout individu, en dehors de la police et de l’armée libanaise, pris les armes à la main, doit être traité en conséquence. Autant dire, qu’il faudra encore beaucoup de patience pour mettre sur pied un tel instrument.
Le jour où le monde disposera d’une «police internationale», le sang continuera certes à couler, on peut cependant espérer qu’il coulera un peu moins. Il faudra cependant encore un certain temps, beaucoup d’efforts et beaucoup d’abnégation avant d’y parvenir. L’ignorance, l’intolérance et le fanatisme ont encore de beaux jours devant eux.
« Il y a de grandes flaques de sang sur le monde
où s’en va-t-il tout ce sang répandu
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la terre qui tourne et qui tourne
avec ses grands ruisseaux de sang (2). »
L’homme est ainsi fait qu’il prend plaisir à faire couler le sang d’un autre homme, parce que justement il est «autre», ce qui suffit pour le qualifier d’«ennemi».
Jacques Piétri Pour LibertyVox
19:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Israël, mpf, Islamisation, Hezbollah
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