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27/11/2007

Peut-on négocier le droit à la vie et à l'existence?

537c9c8ea407c900bbcaeb46d16a046f.jpgTraduction eXclusive de Lagrette pour eXtremeCentre

Voici quelques pensées sur la conférence de paix d’Annapolis et  sur l’approche du conflit Israëlo-Palestinien. La première question (on pourrait croire que c’est évident mais apparemment pas) c’est, “ De quel conflit s’agit-il ?” Il y a fondamentalement deux possibilités : la taille  d’Israël, ou son existence.
Si le problème est la taille d’Israël, nous avons un simple problème de frontière, comme l’Alsace-Lorraine ou le Texas en leurs temps. Ca ne veut pas dire que c’est facile à résoudre, mais que c’est possible  à la longue et que c’est vivable  en attendant.

Si, d’un autre coté, le problème est l’existence même d’Israël, il n’y a clairement aucune solution  par la négociation. Il n’y a aucune position de compromis entre l’existence et la non-existence du pays et aucun gouvernement  israelien, quel qu’il soit,  ne va négocier sur le fait de savoir si ce pays devrait ou ne devrait pas exister.

L’OLP et d’autres porte-parole palestiniens ont donné, de temps en temps, des indications formelles de reconnaissance d’Israël dans leur discours diplomatiques en langue étrangère. Mais ce n’est pas le message qu’ils ont donné  chez eux  en arabe, sous toutes les formes, du livre d’école primaire, aux discours politiques ou aux sermons religieux. Là les termes utilisés en arabe décrivent non  pas la fin des hostilités, mais un armistice ou une trêve, jusqu’à ce que la guerre contre Israël puisse reprendre avec de meilleures perspectives de succès. Sans une vraie acceptation du droit d’Israël à exister comme un État juif, de la même manière que les quelques  20 membres de la Ligue arabe existent comme des États arabes, ou le beaucoup plus grand nombre de membres de l’Organisation de la Conférence Islamique existent comme des états Islamiques, la paix ne peut pas être négociée.

La question des réfugiés est un bon exemple de comment ce problème affecte la négociation . Pendant la guerre de 1947-1948,  environ 750 000 Arabes ont fui ou ont été chassés  d’Israël (ces deux choses se sont passées a  différents endroits) et trouvé refuge dans les pays arabes adjacents. Durant  la même période et après, un nombre  légèrement plus élevé de Juifs ont  fui ou ont été chassés des pays arabes, d’abord de la partie de la Palestine contrôlée par les Arabes   (où aucun Juif n’a été autorisé à rester), ensuite des pays arabes où ces memes juifs et leurs ancêtres avaient vécu depuis des siècles, ou même par endroits depuis des millénaires. La plupart des réfugiés juifs sont allés  en Israël.

Ce qui est arrivé était ainsi, en fait, un échange de populations semblable à celui qui etait survenu dans le sous-continent indien  l’année précédente, quand l’Inde britannique avait été divisée entre l’Inde et le Pakistan. Des millions de réfugiés ont fui ou ont été chassés dans les deux sens  — les Hindous et d’autres du Pakistan vers l’Inde, les Musulmans de l’Inde vers le Pakistan. Un autre exemple peut être trouvé en Europe de l’Est à la fin de Seconde Guerre mondiale, quand les Sovietiques ont annexé un grand morceau de la Pologne de l’est et ont compensé les Polonais avec un morceau de de l’est l’Allemagne . Cela a aussi causé un mouvement de réfugié important — les Polonais ont fui ou ont été chassés de l’Union soviétique vers la Pologne, les Allemands ont fui ou ont été chassés de la Pologne vers l’Allemagne

Les Polonais  et les Allemands, les Hindous et les Musulmans, les réfugiés juifs des terres arabes, tous ont été réinstallés dans leurs nouvelles maisons et ont recu les droits normaux de citoyenneté. Plus remarquablement, cela a été fait sans aide internationale. L’ exception, c’était les Arabes palestiniens dans les pays arabes adjacents.

Le gouvernement de  Jordanie a accordé aux Arabes palestiniens une forme de citoyenneté, mais les a gardés dans des camps de réfugiés. Dans les autres pays arabes, ils étaient et sont restés des étrangers apatrides sans droits ou opportunités, maintenus par le financement de l’ONU. Paradoxalement, si un Palestinien a fui vers la Grande-Bretagne ou l’Amérique, il a eu droit à la naturalisation après cinq ans et ses enfants nés sur place étaient des citoyens de naissance. S’il est allé en Syrie, au Liban ou en Iraq, lui et ses descendants sont restés apatrides, et on en est maintenant à la quatrième ou cinquième génération.

La raison de la chose  a été exposée par différents porte-parole arabes . C’est le besoin de préserver les Palestiniens comme une entité séparée jusqu’au jour où ils rentreront et reconquerrons  toute la Palestine; c’est-à-dire toute la Cisjordanie, la Bande de Gaza et Israël. La demande pour “le retour” des réfugiés, autrement dit, signifie la destruction d’Israël. Ce ne sera  probablement jamais approuvé par aucun gouvernement israélien.

Il y a des signes de changement dans certains cercles arabes, d’une volonté d’accepter Israël et même d’entrevoir la possibilité d’une contribution israélienne positive à la vie publique de la région. Mais de telles opinions sont seulement  exprimées de facon tres furtive. Quelquefois, ceux qui osent les exprimer sont emprisonnés ou pire. Ces opinions n’ont eu jusqu’a maintenant aucun impact sur les dirigeants.

Ce qui nous ramene au sommet d’Annapolis. Si le problème n’est pas la taille d’Israël, mais son existence, les négociations sont perdues d’avance. A la lumière de ce qui est arrivé dans le passé, il est clair que ceci est et restera le problème, jusqu’à  ce que les dirigeants arabes  reussissent  ou renoncent à leur but — c-a-d  détruire l’Israël. Ni l’un ni l’autre ne sont probables à l’heure actuelle.

M. Lewis,  professeur honoraire à Princeton, est l’auteur de  “From Babel to Dragomans: Interpreting the Middle East” (Oxford University Press, 2004).

SOURCE: http://extremecentre.org/2007/11/27/la-question-juive-par...

 

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