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30/05/2007

Djandjawids: le djihad arabe contre les noirs

Les djandjawids, dont un chef, Ali Kosheib, a été accusé mardi 27 février de crimes au Darfour devant la Cour pénale internationale (CPI) sont des milices arabes armées, alliées à Khartoum contre la rébellion de cette région de l'Ouest soudanais.

Ils tiennent leur nom de la contraction de deux mots arabes, signifiant «diable» et «cavalier», ou les «cavaliers du diable».

Ces cavaliers nomades, armés de kalachnikov, se livraient depuis des décennies à d'impitoyables razzias contre les cultivateurs sédentaires d'origine noire africaine du Darfour.

Selon l'organisation humanitaire Human Rights Watch (HRW), cette milice ethnique provient surtout de petites tribus nomades qui ne possédaient pas de terres, et avaient immigré du Tchad au Darfour pendant les années 1980.

L'activité des djandjawids a totalement changé de nature lorsque le gouvernement de Khartoum a décidé, pour soulager son armée, de les enrôler il y a quatre ans contre des mouvements rebelles du Darfour.

Ces groupes rebelles, aujourd'hui de plus en plus fragmentés, demandent la fin de la «marginalisation économique» du Darfour, un région aussi vaste que la France, et le partage du pouvoir et des richesses avec le gouvernement de Khartoum.

Selon les témoignages recueillis par des organisations humanitaires, les djandjawids ont reçu pratiquement carte blanche du gouvernement central pour imposer leur loi aux tribus sédentaires africaines, multipliant les incendies de villages, les vols de bétail et les viols de femmes.

Khartoum n'a jamais reconnu avoir des liens avec les djandjawids, dont le nombre n'est pas connu.
«Si, par djandjawids, vous voulez dire ces hors-la-loi (...) qui commettent des crimes, alors nous sommes contre eux et la police les pourchasse, les arrête et les conduit devant la justice», avait déclaré en 2004 le président soudanais Omar el-Béchir.

Pour HRW, ces milices «permettent au gouvernement soudanais d'avoir à sa disposition une grande force armée qui sert aussi de force d'insurrection car les milices reçoivent des avantages financiers (butin et terre) pour leur participation au conflit».

Une guerre civile sévit depuis fin février 2003 dans cette région partiellement désertique, peuplée d'environ six millions d'habitants et frontalière du Tchad, de la Libye et de la République centrafricaine.

Ce conflit a causé la mort de quelque 200.000 personnes, et plus de 2 millions de personnes ont été déplacées, selon l'ONU, des chiffres contestés par le Soudan.

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