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12/07/2008

Mariage temporaire islamique: le marché aux bestiaux

Adjugé, vendu. C’est un commerce en pleine expansion qui rappelle les marchés d’esclaves d’antan. À la saison touristique, des milliers d’Arabes viennent passer leurs vacances en Égypte et en profitent pour consommer un mariage temporaire islamique. Puis ils disparaissent dans la nature, laissant derrière eux le fruit de quelques nuits d’amour et une femme désemparée ne sachant quoi faire de cet enfant, qu’elle finit par vendre au plus offrant.

Avec l’institution des mariages temporaires (chiites) ou sans obligations (sunnites), du coup le tourisme sexuel islamiquement correct (halal) devient possible et il connaît une vogue grandissante. Malheureusement il ne tombe pas sous le coup de la loi puisqu’il s’agit de mariage légal en bonne et due forme respectant en tous points la charia.

L’Égypte connaît une vague sans précédent d’enfants abandonnés. Les mères victimes de ces mariages temporaires (contractés le plus souvent avec des saoudiens se dépêchent d’abandonner leurs bébés peu de temps après la naissance. D’autres se font littéralement acheter leur nouveaux-nés pendant leur séjour en maternité, c’est souvent les infirmières qui servent d’intermédiaires dans ce commerce d’enfants. Les destinataires sont habituellement des femmes arabes aisées de l’Arabie saoudite, du Koweït ou des Émirats. Atteintes de stérilité, elles vivent dans la hantise de voir leur mari épouser une seconde femme. Elles feignent donc d’être enceintes, prétextent un voyage d’agrément ou pour passer des examens médicaux, se rendent en Égypte où elles se procurent à bon compte un bébé nouveau-né (un garçon dans la totalité des cas) qu’elles enregistrent à leur nom (les certificats de naissance de complaisance s’achètent) et le tour est joué.

Ce n’est ni plus ni moins que le rapt d’enfants et la fraude érigés en système. D’autres sont vendus aux enchères, loués, cédés au plus offrant, dans un commerce qui rappelle les marchés d’esclaves d’antan.

Extraits de l’article « Nulle part ailleurs, 30 000 L.E., adjugé, vendu », par Chahinaz Gheith, paru dans Al-Haram Hebdo, le 24 octobre 2007

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